La récurrence des avertissements divins dans le Coran, quant aux conséquences de l’illusion provoquée par les attraits trompeurs de l’ici-bas, est édifiante. Il ne peut en être autrement si l’on considère l’importance que revêt la nécessité de ne pas se laisser tromper par les vaines apparences au point d’en oublier l’objectif final que traduit très bien l’emploi du terme ma‘ād dans le Coran, c’est-à-dire, le retour vers Allāh ou, pour être plus précis, vers l’au-delà.

Il s’agit donc bien pour l’homme de ne pas se laisser distraire de cet objectif primordial. Cependant, cette tâche aurait pu ne pas être insurmontable si n’était venu s’ajouter un autre acteur, Iblīs, ennemi déclaré de l’homme, dont le rôle consiste justement à accentuer l’attrait de l’ici-bas et à le détourner de toute réflexion salutaire sur l’au-delà. L’ici-bas est donc le théâtre principal de son action dans la promesse faite à Allāh le jour de son bannissement :

« “Seigneur !”, reprit-il, “par l’aberration où tu m’as jeté, je leur farderai certes [tout] sur la terre, et, tous, je les jetterai certes dans l’aberration”. »