« Quand on veut donc situer l’origine du développement économique de la civilisation actuelle, ce n’est pas telle ou telle invention (...) qu’il faut mettre à cette origine, mais toutes les circonstances historiques dans lesquelles ont germé toutes les idées, toutes les créations, toutes les productions de cette civilisation. »
« (...) dans une première définition globale, [on peut] considérer la culture comme une ambiance faite de couleurs, de sons, de formes, de mouvements, de choses familières, de paysages, de figures, d’idées diffuses. C’est une ambiance qui exerce son action sur le berger et le savant à la fois. C’est le milieu dans lequel se forme l’être psychique de l’individu, comme se forme son être physique dans la biosphère. On n’apprend pas une culture, on la respire et on l’assimile comme l’oxygène de l’air. »
« Le préjugé est hérité de cette boulitique, qui, par confusion, se nommait politique et séparait l’idée de l’action, de manière que l’une demeure impuissante et l’autre aveugle. Il a eu pour conséquence ces manifestations anti-intellectuelles qui se faisaient jour assez fréquemment dans notre mouvement nationaliste. »
« [La démocratie] est l’aboutissement d’une culture, le couronnement d’un humanisme, c’est-à-dire d’une certaine évaluation de l’homme à son échelle et à l’échelle des autres (...) on doit se demander si l’Islam peut augmenter le sentiment envers soi et envers les autres, compatible avec le fonctionnement de la démocratie dans la psychologie de l’individu et s’il peut créer les conditions sociales générales favorables au maintien et au développement du sentiment démocratique ainsi qu’à son efficacité. »
« La littérature apologétique des siècles des Lumières de la civilisation musulmane a ainsi joué ce double rôle. Elle a permis dans une certaine phase une réponse adéquate à l’impact de la culture occidentale en conservant, dans une certaine mesure, la personnalité musulmane. Mais elle a coulé dans cette personnalité le goût du merveilleux au lieu du sens de l’efficacité. »