 Tareq Oubrou est un théologien, écrivain, intellectuel et imam français né au Maroc de parents enseignants et francophones.
À 19 ans, il arrive à Bordeaux (Gironde) afin de poursuivre un cursus en biologie et médecine. Mais très vite renonce à ces études pour se consacrer à la communauté musulmane de France pour exercer le rôle d'imam. Il se rendra ainsi dans plusieurs villes françaises de taille moyenne telles Nantes, Limoges ou encore Pau. Après une dizaine d'années passées "au chevet de la communauté", il revient à Bordeaux pour s'y installer durablement et diriger les prières (salat) et les sermons (khutba), au sein de la mosquée al Houda, rue Jules Guesde, dans le quartier à forte population d'origine immigrée Saint-Michel.
Il entame alors une vaste réflexion théologico-canonique sur les conditions de l'expression et de la pratique musulmane dans un espace sécularisé, renouant avec la tradition des fuqaha (juristes) qui pensaient le droit musulman en prenant en considération leur contexte historique et culturel. Il donne le nom de shari'a de minorité aux premiers fruits de cette réflexion. Selon lui, elle n'a pas vocation ni à se substituer au droit positif français, ni à s'y opposer. L'esprit de ce travail en cours traverse déjà le premier opuscule d'une série de dix volumes. Il est intitulé L'Unicité de Dieu. Des Noms et Attributs divins, éditions Bayane, 2006. Il tente notamment d'y restituer le contexte anthropologique et historique de la Révélation coranique chez les Bédouins de la péninsule sudarabique du VIIe siècle. Il note que ce sont des convertis, de culture perse principalement, qui formalisent et perfectionnent le droit grâce à la principologie (usûl el fiqh), science qui n'existait pas chez les Arabes du moment coranique pour la raison (entre autres) qu'ils disposaient, selon Oubrou, d'une compréhension immédiate des significations du Coran et de la sunna « qu'ils communiquèrent spontanément à leurs disciples (at-tâbi'un) ».
En 2002, dans son livre entretien avec la sociologue Leïla Babes: Loi d'Allah, loi des hommes, il écrit (page 216) : « Le khimâr (cachant les cheveux et le cou) et le jilbâb (qui cache le reste du corps) sont des prescriptions vestimentaires divines qui ne sont abrogées par aucun autre texte. Objectivement, s'il y avait le moindre soupçon sur cette norme, je serais le premier à prôner sa levée. ».
Il a été fait Chevalier de la Légion d'honneur le 1er janvier 20136 sur proposition du ministère de l'Intérieur en décembre 2012 (gouvernement Ayrault). La décoration lui a été officiellement remise par Alain Juppé le 6 février 2014.
طارق أوبرو - مفكر إسلامي وإمام مسجد بوردو الكبير |